[FIC] A la Lueur de la Lune I

"J'entends une voix... Qui cela peut-il bien être ? Je ne l'avais jamais entendue avant... J'aperçois une silhouette... là ! Je ne la reconnais pas... Jamais je n'ai vu une ombre aussi étrange... Elle s'éloigne... Reviens ! Je cris. La voix se tait. Elle s'éloigne, de plus en plus vite, de plus en plus loin. Reviens, Ne me laisse pas seule ! Je criais, je criais à m'en arracher la voix, ma voix, ma voix qui tremblait, de peur, de désespoir... J'observais cette silhouette, maintenant lointaine. J'apercevais encore ses contours brumeux, indistincts. J'assistais à la fuite de ma propre âme, je m'en rendais compte... je me sentais mal, dans cette pièce sans fin aux murs blancs, brumeux. Je voulus crier, encore et encore, mais aucun son ne sorti de ma bouche... je voulus courir, rattraper ce voleur qui emportait mon âme perdue, mais je ne pouvais bouger... Je me sentais fatiguée, comme si j'allais sombrer, sombrer dans un sommeil sans fin... je ne sentais plus mon corps, comme si je n'en avais jamais plus. J'essayais de me rappeler ce jour... ce jour où j'avais été si heureuse, mais je n'y parviens pas... je sentais mes souvenirs disparaitre peu à peu... j'avais peur... si peur... et je ne pouvais rien faire ! Rien... je regardais la grande silhouette disparaitre au loin, emportant mon âme morte, mon âme perdue..."



"Eh-oh ! Réveilles toi ! Tu ne vas pas rester là toute la journée !"
J'entendais une voix, une voix inconnue, je sentais l'herbe sous moi, le vent sur mon visage. J'entendais le bruissement des feuilles dans les arbres, le chant des oiseaux... Que c'était agréable !

"Wou-Hou ! Tu m'entends ?"

Je respirais longue bouffée d'air frais et ouvris les yeux. Je vis le ciel, bleu, parsemé de quelques nuages; je vis de l'herbe, qui ondulait sous le souffle du vent, je vis de l'eau, qui brillait sous le soleil... Une chose était sûre, j'étais vivante.

Je me redressais et m'étirais, les yeux clos, profitant de cet instant de détente, de bien-être... ça ne dura pas longtemps...

"Ouf ! Tu t'es réveillée ! Je commençais à croire que tu étais morte !" repris la voix, avec soulagement.

J'ouvris les yeux et tournais la tête : je voulais savoir à qui appartenais cette voix sympathique, pleine de gentillesse et de sympathie... je ne fus pas déçue : devant moi se tenais un serpent géant ! Plus impressionnant encore, il était bleu !

J'eus à peine le temps de voir le grand serpent baisser vers moi sa belle tête fine avant de perdre connaissance.



Je me sentais renaître, mais quelque chose me tourmentais : J'avais crue voir un serpent BLEU ! J'avais sûrement rêvée, je ne voyais aucune autre explication !
J'ouvris les yeux, et la première chose que je vis fut deux grands yeux bleus qui me fixaient d'un regard intense, inquiet.

-AAAAAAAAAAHHH !

Jamais de ma vie je n'avais eu aussi peur que ce jour là ! Je n'avais d'ailleurs jamais criée aussi fort que ce jour là.

Je me levais d'un bond et m'écartait le plus vite possible du monstre, marchant à reculons... mais quelque chose m'intriguait... je marchais à QUATRES PATTES !?

Je gémis, regardant "mes" quatre pattes, colorées d'une belle teinte couleur châtaigne et me précipitais en courant vers le lac, trébuchant à chaque pas, sans plus m'occuper du grand serpent apparemment complètement déboussolé.

Je me stoppais brusquement dans ma course, manquant de me tomber le nez dans le sable blanc de la plage, et observais mon reflet dans l'eau claire... mais ce ne fut pas MON visage que je vis apparaître dans l'eau scintillante du lac, mais celui d'un animale -plus précisément un renardeau- au pelage brun, parsemé de tâches couleur châtaigne, dont les longues oreilles touffues se terminaient par une petite touffe de poile clairs.

Je restais là, devant "mon" reflet qui m'observait avec appréhension. Enfin, je tournais la tête et louchais vers ma truffe, qui se brouilla sous les larmes qui embuaient mes grands yeux noirs, et m'effondrais en pleurant, la tête dans mes pattes fines.

Le serpent couleur saphir s'approcha de moi, je n'avais plus peur de lui. De toute façon, je me fichais de tout ce qui pouvait bien m'arriver. Il me secoua délicatement du bout de son museau, murmurant avec douceur des mots que je ne faisais pas l'effort de comprendre, cherchant à me délivrer, je le savais au font de mon cœur, du problème auquel j'étais confronté, auquel j'étais "enchaîné"...

Une fois avoir pleuré toutes les larmes de mon petit corps de renard, je décidais de me ressaisir. Je m'assis sur les pattes arrières mais n'eu pas le temps de me creuser la cervelle que le serpent releva la tête et me demanda :
"Pourquoi pleures-tu ? Que fais-tu ici tout seul ?"
J'ouvrais la bouche et la refermais sans qu'aucun son n'en sorte. J'étais impressionnée par le géant bleu et je voulais savoir ce qui m'arrivait. De toute façon, je n'avais pas la réponse aux questions posées par le monstre.
Voyant que je ne lui répondais pas, le serpent repris :

"Je vois bien que tu as besoin d'aide. Viens avec moi, je vais te trouver un abri pour la nuit et je resterais avec toi le temps que tu te sentes mieux."

Je sentais bien que je n'aurais pas la force de répliquer. Aussi je suivis le serpent géant, mais m'arrêtais après quelques pas, voyant qu'il se dirigeait vers le lac. Le serpent se retourna et me regarda de ses grands yeux indigo. Il demanda :

"Qu'est-ce qui ne vas pas ?
-Je... Je ne sais pas nager, balbutiaige.
Le monstre couleur saphir me sourit, l'air amusé.
-Grimpes sur mon dos, je vais t'aider."

J'hésitais un court instant : après tout, qu'est-ce que j'avais à perdre ?
Je posais une patte sur je dos du serpent géant... puis deux... puis trois. Enfin, je me retrouvais sur le dos de celui qui m'avais aidé, de celui qui m'emmenait, de celui qui, je ne le savais pas encore, m'ouvrait pour la première fois, la porte de l'aventure.

Chapitre 3 : Un Esprit Egaré

J'ouvris lentement les yeux, la tête encore dans le brouillard, et me frottais les paupières. Je m'assis, pensive.

"Avais-je rêvée ?"

Je m'assis et baissais la tête. Je vis de petites pattes brunes. Je tournais la tête. Je vis une queue touffue. Pas de doute, je n'avais pas rêvée...
Je poussais un soupire et regardais autour de moi : j'étais dans une grotte, il faisait sombre, je levais la tête et aperçut des stalactites. Je ne tardais pas à me rendre compte que je ne voyais aucune sortie. Je décidais d'essayer de la trouver. Je me levais, m'étirais, et me mis en marche, mes oreilles pointées captant le moindre son, mes grands yeux d'ébène scrutant loin, toujours plus loin devant moi.

***

La haut, bien au-dessus de la renarde perdue, au dessus des nuages, au dessus de tout, une catastrophe d'une ampleur sans précédant se préparait. La Lune, cachée par un épais brouillard glacé, grossissait, sur le point d'exploser. Ses habitants eux-mêmes ne le savaient pas, jusqu'à maintenant. Brusquement, la Lune changea de couleur, prenant une teinte orangée, presque rouge. Cela ne passa pas inaperçu auprès des centaines de Mélofées inquiets, qui mettaient tout en œuvre pour fuir, fuir, le plus loin possible...

***

Pendant qu'il marchait, je réfléchissais. Je savais ce qu'étais un "renard", je savais ce qu'étais un "serpent", je connaissais le "monde" et ses "contraintes", je savais aussi ce qu'étais un "être humain", et je me rappelais même mon prénom ! Mais je ne me souvenais pourtant pas de sa vie d'avant... J'étais pourtant sûre d'avoir eu une autre vie avant ! Et pourquoi avais-je pressentie que ce corps de renarde n'était pas le mien, alors que je ne me rappelais pas en avoir eu un autre ? Etais-je, en réalité, un humain ?

Un éclat de lumière intense força la renarde à tournée la tête. Eblouie, elle s'éjecta littéralement de ses pensées et regarda de nouveau vers la gigantesque source de lumière, ses beaux yeux plissés dans l'espoir d'apercevoir quelque chose. Elle se rendit soudain compte que ce qu'elle avait devant le museau était cette sortie tant cherchée ! Je me mis à courir et émergeais enfin de la lumière. Je m'arrêtai, cligna des yeux et regarda autour de moi. La première chose que je vis fut l'eau claire du lac, qui venait s'échouer sur le sable fin. Le paysage était magnifique. Un soleil rougeoyant, coupé par la ligne d'horizon, s'élevait lentement, projetant son reflet sur l'eau limpide du lac.

Pour la première fois depuis le début de mon aventure, je me sentais libérée, je ne pensais à rien, à part aux beautés que la nature m'offrait...

Chapitre 4 : Premier Combat

Environ une demi-heure plus tard, je décidais de me dégourdir les pattes (quitte à être condamnée à rester une petite renarde brune, autant arrêter de me prendre la tête pour un corps dont je ne me souvenais même pas). Je me levais et étirais mes quatre pattes engourdies tout en me disant que, de toute façon, j'avais rien à perdre et me dirigeais vers un charmant petit chemin sinueux qui s'enfonçait dans la forêt.

J'étais complètement perdue dans mes pensées et marchais d'une démarche légère en pleine forêt depuis un long moment quand soudain, un grand monstre jaune qui avait l'air d'être le résultat d'une fusion entre un tigre et un ours surgit devant moi et j'eus soudain l'étrange impression d'avoir rentrée mes doigts dans une prise de 500 voltes, ce qui m'envoya rouler dans la boue à 10 mètres du monstre alors que j'avais rien demandé. Le monstre cria de contentement et de rage tandis que moi j'arrivais à peine à garder les yeux ouverts, et fonça vers moi en levant son gros poing rayé. Je le fixais avec mes grands yeux effrayés, une larme coulant sur ma joue et regardant la mort en face, quand le monstre ralentit jusqu'à s'arrêter totalement et baissa son énorme main, me regardant d'un air attendrit. Soudain, le grand dragon bleu surgit des buissons et donna un énorme coup de boule au monstre rayé, l'envoyant valser dans un arbre, puis se tourna vers moi d'un air effaré. Je m'aperçus soudain que je dégageais une aura rosée et je pris peur, mais elle s'évanouie soudain. Le dragon bleu reprit ses esprits et commença à me sermonner :

"Mais qu'est-ce qui t'es passé par la tête !?, me demandas-t-il, et pourquoi tu m'à attaqué !?"

Alors là j'y comprenais plus rien et je le regardais bouche-bée "je l'avais complètement oublié celui là" pensais-je très fort, ce qui était le plus étrange, c'est qu'il disait que je l'avais... "Attaquée" !?

"Tu pourrais me répondre quand-même !"

Je le regardais dans les yeux sans savoir quoi dire. Voyant que sa prendrai des siècles avant d'obtenir une réponse, il soupira et repris :

"Bon, passons... mais essayes de ne plus utiliser ton charme contre moi s'il te plaît !"

Utiliser mon quoi ? Les choses s'embrouillaient dans ma tête mais ce mot me rappelait quelque chose... mais quoi ?

Le dragon géant décida qu'on devrait se mettre en marche et trouver de la nourriture : ce qui était une excellente idée. On s'enfonça donc encore plus dans la forêt dense, sur le même chemin sinueux, à la recherche de quelques baies, cachées dans les buissons.

"Hummm ! Que c'est bon les baies !"
Mes grands yeux se fermaient tout seul... le serpent aussi avait l'air fatigué... On venait juste de trouver une grotte, et on était carrément pressés de se coucher. J'explorais un peu l'endroit, le regard vague, et je découvris une petite crevasse dans un mur, dans laquelle je m'empressais de poser un amas de feuilles mortes, puis je me couchais, fatigué, les oreilles tombantes, tandis que le dragon bleu se lovait par terre, sur un tapis de mousse...
"J'attrapes ma DS et fonce dans le jardin. Je m'assied sur le banc, devant le bassin et commence à jouer : Démarrer le jeu Pokémon version Diamant. Je commence un combat... j'envois un Pikachu : il connais surf... mon adversaire, un montagnard, envoie un Steelix. Pikachu utilise Electacle et dégomme le serpent de roche. J'étais fière. J'envoyais mon Pingoléon contre son Rracaillou : des étoiles luirent, Hydroblast ! Une trombe d'eau s'abat sur l'ennemi et..."
Je me réveillais soudain, en sueur :
"Ca y est ! Je me souviens ! Je sais ! Je suis un pokémon !"
J'étais en train de bénir les DS quand une violente secousse ébranla le sol, me projetant à l'autre bout de la salle. Le serpent des abysses se réveilla et leva haut sa petite tête, ses yeux luisant de frayeur :
"Cours ! Cours ! Sauves-toi"
Je tournais la tête vers le dragon bleu qui m'observait en criant :
"Cours !"
Je courrais, des rochers tombaient du plafond. La secousse pris fin... je me retournais et avais en face de moi... un gigantesque mur causé par l'avalanche ! J'étais coincé !
"... tu m'entends ?"
Il était vivant ! Je sentais une vague de chaleur se répandre dans mon petit corps frêle.
"Est-ce que tu m'entends !
-Oui, je t'entends !
-On est coincés ! je vais gagner la sortie et toi tu va tenter de trouver une issue au fond de la grotte ! Je t'attendrais à la lisière de la forêt ! Si l'un de nous ne revient pas avant demain... on considérera que nous sommes mort.
-D'accord ! Mais promet-moi de bien m'attendre !
-Je te le promets... sois forte !"
Et je partis d'un pas raide, m'enfonçant de plus en plus dans les ténèbres de la grotte...



Je marchais depuis des heures... je me demandais si mon sauveur allait bien. Mes oreilles pendaient de chaque côté de ma tête, et ma queue balayait le sol poussiéreux de la grotte. Je regardais par terre, les pattes traînantes.





Rayquaza se posa au sommet du Pilier Céleste et regarda le ciel : la Lune devenait de plus en plus rouge chaque jour... il fallait faire quelque chose ! Les ondes de choc provenant du petit satellite devenaient déjà dangereuses, provoquant de multiples tremblements de terre sur le Monde Pokémon.
Rayquaza regarda vers l'Est, observant avec inquiétude le soleil se lever. Mais que faisait-elle ? Et qu'attendaient les Dieux pour se réunir ? Rayquaza détourna la tête, soupira et s'envola pour regagner la couche d'ozone...




Je m'écroulais de fatigue : j'avais marchée toute la journée et était arrivée devant un lac souterrain. Il semblait peu profond. Je me remis difficilement sur mes pattes et entrais dans l'eau : elle était tiède. Je marchais avec légèreté, l'eau m’arrivait à l'épaule. L'eau tiède dénouais les muscles de mon petit corps et me relaxait.
J'avais fait les trois quarts du parcours... j'y étais presque ! Je ne devais pas abandonner ! Je devais reprendre confiance ! Je courais, maintenant. Je sortis de l'eau à la vitesse d'un boulet de canon. J'allais si vite que j'étais incapable de tourner la tête. Mes grandes oreilles étaient aplaties sur mon crâne et se laissaient porter vers l'arrière, tandis que ma queue touffue flottait au vent. J'avais la sensation de voler.
De fatigue, je dus m'arrêter. Je regardais autour de moi : les parois de la grottes semblaient plus claires, comme si elles étaient usées par l'éclat successif des lumières du Soleil et de la Lune. J'étais épuisée. Pourtant je devais continuer, coûte que coûte ! Je me remis en marche...
Environ dix minutes plus tard, j'arrivais devant une impasse. Mes pattes fléchirent et mes yeux s'embuèrent de larmes : comment allais-je sortir d'ici ? J'étais complètement perdue !
Je séchait mes larmes et me relevais. Non, je sortirais de cette grotte... je devais y arriver. J'entrepris d'observer le mur de rochers qui me faisait face. Je découvris que ce mur n’était pas du tout compact, comme si, avant, il y avait eu une entrée. Je voyais la lumière filtrer à travers des trous dans le roc. Je pouvais sortir d'ici : il me fallait juste percer un trou dans ce mur.
Rassurée de ma découverte, je décidais de reprendre des forces et me roulais en boule, attendant que le sommeil me gagne...



Je me réveillais doucement, ma robe brune mouchetée de tâches claires à cause des rayons du soleil filtrant à travers les trous de la roche. Je me levais. Je devais sortir d'ici dans la matinée; et je me rendais bien compte que la seule issue se trouvait devants moi : il fallait que je défonce ce mur !
Je reculais et fonça la tête la première dans les rochers, ce qui eu pour effet de me donner la migraine. Je recommençais, encore et encore, mais toutes mes tentatives étaient vouées à l'échec...
Je gisais sur le sol, la tête en feu et respirais bruyamment. Je me relevais et fermais les yeux, me laissant envahir par cette force... inouïe... surpuissante...
Et de ma petite bouche de renarde jaillit un immense jet de lumière étincelant qui défonça le mur en trente secondes, ce qui baigna la grotte d'une lumière éclatante qui se reflétait sur ses parois.
Je restais immobile quelques minutes, me demandant ce qui avait bien pu se passer. Puis, réalisant enfin que j'étais libre, sautais de joie. Enfin, je me rendis compte que mon ami m’attendait à l'entrée et que je devais me dépêcher si je voulais le revoir un jour.
Je partis en courant, longeant le tunnel que je venais de déboucher...
Je courais depuis longtemps, et j'avais les pattes en feu : j'y étais presque ! Il ne fallait pas que je m’arrête ! Il fallait continuer !
Soudain, j’aperçus au loin le dragon bleu et hurla de joie. Le géant bleu m'entendis et me regardas deux secondes avant de me foncer dessus :
"Evoli !"
Je m'arrêtais, surprise.
"Evoli ?
-Bah oui quoi ! Tu es un Evoli !"
Soudain me un flash devants mes yeux me montra la fiche Pokédex d'un Evoli : je me souvenais !
"Oh... oui... mais je n'ai pas l'habitude qu'on m'appelle comme ça...
- Ah ! Tu as un surnom ! C'est ça ?
- Euh... oui
- C'est quoi ?
- Séléna..."





On marchait sur une petite route fleuri lorsque je demandais au dragon :
"Et toi qui es-tu ?
- Comment ça ?
- Si je suis une Evoli... alors tu es quoi toi ?
- Un Draco... et j'ai pas de surnom
- OK..."



Celebi et Jirachi se serraient l'un contre l'autre. Les deux bébés tremblaient de peur, câchés dans une bulle d'air au fond d'un creux dans le flanc du Mont Couronné. Ce qu'ils voyaient les effrayaient : Une lune pourpre dont émanai des ondes inquiétantes, dont seul eux pouvaient ressentir l'infinie puissance. Au loin, ils apercevaient la formation d'une aurore boréale qui ne pouvait signifier qu'une seule chose : Deoxys arrivais. Les deux bébés légendaires se mirent à pleurer, doucement, silencieusement. Si seulement Manaphy était là...





On arrivais à une intersection. Draco s'arrêta et m'annonça :
"Bon, c'est le moment de se dire adieu..."
Je me retournais si brusquement que je faillis tomber.
"Qu' est-ce que tu dis !?
- Oui, tu ne peux plus me suivre, Séléna. Demain commence la période de migration des Draco et je dois rejoindre l'océan."
Il montra le chemin de droite.
"Je suis désolé... je vais devoir prendre le chemin de droite et rejoindre un troupeau... tu ne peux pas m'accompagner en mer.
- Je comprends, Draco, je vais prendre le chemin de gauche et continuer seul.
- Tu vas me manquer...
- Toi aussi..."
Je me serrais affectueusement contre le géant bleu en gémissant doucement.
"Au revoir, Draco, prends soin de toi.
- Toi aussi, Séléna, je te souhaite bonne chance...
- Merci...'
Et nous nous séparions, la tête basse et le regard vide, moi prenant le chemin de gauche, et Draco celui de droite...

Je marchais sur ce petit chemin, seul... Le départ de Draco me peinait terriblement. Je pleurais, seule sur une petite route qui déboucha sur une prairie d'où émanaient des bruits étranges.

Je dressais mes longues oreilles et relevais ma tête fine. Je voyais non loin de moi une jeune fille d'environ douze ans, blonde, plutôt jolie, habillée d'un débardeur noir légèrement caché par une veste blanche et une jupette blanche. Elle avait sur les épaules un gros sac marron sur lequel était attaché des porte-clés et des peluches représentant des Evolis.

Elle semblait se battre contre un garçon du même âge à peu près, brun avec une casquette et un sac orange. Il portait un baggy avec un tee-shirt manche courte et une veste à carreaux noirs et blancs qui me faisait un peu penser à un damier. Il portait un sac à dos vert et ses mains étaient gantées.

Deux pokémons se battaient impitoyablement. Je me cachais sous un buisson et observais le combat :

"Givrali ! Attaque Vent Glace !
- Reptincel, Crocs Feu !"

Le Givrali qui, je l'avais deviné, appartenais à la dresseuse, envoya un vent glacé sur son adversaire, qui fonçait vers le renard des neiges, et à qui la tempête ne faisait ni chaud ni froid.

" Givrali ! Utilises ta Vive-attaque !"

Givrali stoppa son Vent Glace et entama une Vive-Attaque qui toucha reptincel dans son élan. Celui-ci ne pouvant esquiver, se retrouva K.O.

La dresseuse félicita Givrali pour sa victoire. Moi, je réfléchissais : La Vive-Attaque... je l'avais reconnue ! C'est-elle que j'avais employé dans la grotte et qui m'avais fait courir si vite ! Je ne m'en étais même pas rendu compte...

"Oh ! Un autre Evoli !"

Je fus soudain interrompue en pleine réflexion par la dresseuse qui m'avait repairée, et qui, manifestement, voulais me capturer.
Etrangement, je sentais que la jeune fille devait me capturer. Je sentais que c'était nécessaire... Je sortis donc des buissons.

"Superbe ! Justement il ne m'en manquait qu'un pour en avoir une équipe complète ! En plus, elle est reconnaissable à la couleur de sa fourrure qui est plus éclatante !"

Elle se mit à genoux et s'adressa à moi :

"Bonjour, toi ! Ca te dirait de faire parti de mon équipe ?
- Evo ! Liiiii ! (Aucun problème, tant que tu ne me laisse pas mourir de faim...), dis-je en hochant la tête.
- D'accord ! Alors bienvenu dans l'équipe ! Pokéball !"

Et la fillette me lança une balle rouge et blanche qui m'attrapa, et je me retrouvais dans une sphère aménagée dont le sol était tapissé de coussins et un écran plat ornait le mur, à coté d'un visiophone...


J'explorais l'environnement singulier de la pokeball, quand je sentis une grosse secousse et une lumière éblouissante m'obligea à fermer les yeux. Soudain, le sol apparut sous mes pattes et je faillis tomber. Quand je rouvris les yeux, j'étais dehors. Je compris que la jeune fille m'avait tout simplement fait sortir de ma pokeball.

Six pokémons se trouvaient devant moi : Je reconnus la Givrali que j'avais vue combattre et quatre Evolis, et une grande renarde avec les oreilles feuillues.

"Voilà ! Je vous laisse faire connaissance le temps de préparer à manger !, s'exclama notre dresseuse".

Les Evolis se précipitèrent vers moi pour me saluer et m'assaillirent de questions :

"Salut !
- Sa va ?
- Alors c'est toi la nouvelle recrue ?
- Mais laissez là ! Laissez-lui le temps d'arriver !"

Je me tournais vers l'Evoli qui venait de parler et fus frappée par la couleur de sa fourrure. La mienne était couleur châtaigne mais la sienne... était d'un magnifique bleu-gris et elle brillait au soleil d'un bel éclat bleuté. Il me sourit et me demanda :

"Elle est belle hein ?
- Euh...
- Ma fourrure !
- Ohhh ! Oui, elle est magnifique. Comment ça se fait qu'elle ne soit pas de la même couleur que celle des autres ?
- Je suis un pokémon shiny..."

Je penchais ma tête sur le côté.

"Tu es... quoi ?
- Un pokémon shiny... ou billant si tu préfère. Ce qui signifie que ma robe est d'une couleur différente de celle des Evolis normaux, ce qui est très rare...
- D'accord... eh bien tu as bien de la chance.
- Oui, c'est vrai."

Nous nous regardions un moment. Cet Evoli semblait plutôt sympathique. C'était un mâle. Il était un peu plus grand que moi et ses yeux étaient gris.

"Bon ! Si on allait te présenter aux autres !
- D'accord !"

Et je rejoignis la bande. J'appris aux autres Evolis que je m'appelais Séléna et que je venais de très loin et eux m'apprirent que notre dresseuse s'appelait Crystal, dont le rêve était de composer une clique d'Evoli, et qu'on pouvait reconnaître les Evolis à la couleur de leur robe (foncée ou claire) et à la grosseur de leurs tâches claires...


J'étais heureuse. Mon ami shiny le sentait. Il me rejoignit :

"Alors, tu t'amuses bien ?
- Oui, je vous trouve tous super sympa.
- Sais-tu que les Evolis ont sept évolutions différentes ?
- Ah oui ?
- Oui, il y a Givrali et Phylali, qui ont évoluées, et les trois autres Evoli sont destinés à devenir Aquali, Pyroli et Voltali.
- Et toi ?
- Moi ? Surement Noctali... ce qui signifie que toi, tu seras Mentali...
- Comment Crystal sait qui évoluera comment ?
- Tout simplement en regardant les groupes : Phyllali s'entendais bien avec Givrali alors elle a décidé de les faire évoluer tout de suite, vu que pour eux, c'était simple. Les prochain sur la liste sont surement les trois autres, parce que Crystal à déjà deux de leurs pierres pour les faire évoluer : la Pierre feu, trouvée sur le flanc d'un ancien volcan, et la Pierre Foudre, trouvée lors d'un orage.
- Et nous ?
- Je m'entends mieux avec toi qu'avec les autres, donc tu dois me compléter et vice-versa. Et comme il ne reste que Mentali et Noctali, c'est nous qui allons nous les coller.
- Comment on sait si on sera Mentali ou Noctali ?
- Normalement tu ne sais pas, mais je crois que Crystal nous fera évoluer par critère de beauté : un Mentali shiny, c'est vert, ce n'est pas terrible. Par contre un Noctali shiny...
- Ok, j'ai compris ! Merci en tout cas...
- De rien.
- Mais je croyais qu'on ne pouvait transporter que six pokémons avec sois lors d'un voyage initiatique, alors pourquoi Crystal en as-t-elle sept ?
- Oh ! Ca ! C'est rien, juste que Crystal refuse d'envoyer l'un de nous chez le professeur Sorbier...
- Qui ?"

Mon compagnon me regarda bizarrement.

"Euh... Sorbier, le chercheur pokémon de Sinnoh !
- Ohhhhh..."

Le petit mâle soupira et me demanda :

"Tu ne sais pas ce qu'est Sinnoh, n'est-ce pas ?
- Non...
- Eh bien ! Sinnoh est la région ou on se trouve actuellement. Il y a six régions pokémon importantes dans le monde : Jotho, Kanto, Hoenn, Sinnoh, Fiore et Orange.
- Ok !

Il rigola :

"J'imagine que tu ne sait pas non plus ce que sont les arènes et les concours !
- Non..."

Je me sentais vraiment bête. Lui, ça le faisais plutôt rire.

"Les arènes, ça sert à gagner des badges pour pouvoir participer à la Ligue Pokémon (une espèce de grand tournoi pour déterminer qui est le meilleur dresseur de la région). Les concours, c'est pour gagner des rubans pour pouvoir accéder au Grand Festival, qui est à peu près pareil que la Ligue Pokémon mais pour les concours. Il y a des arènes et des concours dans toutes les régions, excepté Fiore, qui est la région des rangers, et Orange, où se trouve la Zone de Combat, accessible à ceux qui ont remportés tout les Festivals ou Ligues Pokémon.
- Humm... je vois... enfin, ça me paraîtra plus clair lorsque nous auront un peu voyagé mais bon...
- Oui, on va te présenter aux filles ?
- Givrali et Phyllali ? D'accord !"

Et nous nous avancions vers les deux belles renardes...



Evoli et moi rejoignons le reste de la troupe, dans l'espoir de trouver Givrali et Phyllali. Elles n'y étaient pas. Nous partîmes à la lisière de la forêt, on pensait que Phyllali avait dû y pénétrer. On entra au couvert des arbres. Je sentais une présence dans mon dos... quelqu'un nous suivait, j'en étais sûre...

Je me retournais brusquement, sous le regard étonné d'Evoli, et me retrouvais face à...
Givrali.

Deoxys bouillait de colère. Les Mélofée hurlaient de peur, le rendant plus furieux encore. Il ouvrit ses yeux et, dans un mouvement de rage indéfinissable, créa une explosion, tuant sous le choc une famille de Mélo. Il se redressa, imposant sa grande carrure parmi les petits pokémons lunaires. Il tremblait de colère. Il envoya dans le ciel une aurore boréale noir comme les ténèbres, rouge comme le sang. Il se dressa de toute sa taille, regardait fuir les elfes de Lune. D'un mouvement de ses longs bras, il créa une boule lumineuse qu'il envoya sous forme de rayon électrique sur les Mélofée pris de panique. Le choc provoque une nouvelle explosion, tuant une dixaine de Mélofée et leurs petits, et un Mélodelfe. Deoxys prenait plaisir à apaiser sa fureur en tuant ces petits pokémons. Il envoya une autre attaque que la Lune ne supporta pas. Un immense tremblement de terre se produisit, perturbant la rotation douce et lente, et du même coup l'équilibre, de la Lune...
Givrali me regardait d'un air féroce, ses yeux jetaient des éclairs, m'observant d'un regard glacé et elle tremblait de colère.

"Alors c'est toi, c'est toi la petite peste que Crystal à capturée ! Saches qu'il est hors de question que je laisse un bébé pommé prendre ma place ! Hors de question que prennes notre place ! Tu ne feras aucun match ! Aucun concours ! J'y veillerais personnellement ! Tu seras relâchée et Crystal t'abandonnera, seule, en pleine nature.
- Mais que...
- Qu'est-ce que tu as, Givrali ! Tu crois vraiment qu'on va te laisser faire !?
- Toi, l'insecte, tu te tais ! N'te mêle pas de ça et retournes jouer aux Playmobiles avec les triplés ! Et toi, petite impertinente, je te promet que tu ne tiendras pas la semaine avec nous ! Je te tuerais s'il le faut..."

Et Givrali se retourna, me laissant seule avec Evoli, ses cruelles paroles résonnant à mes oreilles.

Adopter ses regrets
Vivre avec à jamais.
Ne pas regarder en arrière
Ne pas se souvenir d'hier...

Je m'effondrais en pleurant de tant de cruautée. Que lui avais-je fais ? Pourquoi m'en voulait-elle autant ? Evoli tentait désesperrément de me rassurer de ma peine sans fond.

La jalousie des uns,
Le vide des autres...

Un buisson proche remua, et Phyllali en sortit. Elle avait entendue le discours de sa soeur de coeur et ça l'avait choquée. Une blessure immortelle perçait son grand coeur de renarde. Elle ne savait pas son amie capable de tant de méchanceté envers ses semblables.

Se laisser aller,
Encore une fois tomber.
Personne pour nous rattraper,
Personne pour s'en soucier.

Phyllali s'approcha de moi, me rassurant avec ses yeux, sa douce voix, ses feuilles qui bruissaient en un rassurant murmure.

L'amertume des uns,
L'habitude des autres.

J'arrêtais de pleurer, reprenant courage grâce à la princesse de la forêt. Je me relevais, frottant ma douce tête contre son flanc d'un beau blanc immaculé, écoutant les bruits de la forêt contre le corps fin de la renarde, me régénérant avec son apaisante odeur de chlorophylle...

Ne plus jamais revenir,
Brûler ses souvenirs.
Toujours espérer
Toujours désoeuvrée...